II- Les méthodes utilisées

Tous les paramètres ne nécessitent pas tous les mêmes techniques d’analyses. Certaines sont spécifiques comme pour la couleur, les MES mais d’autres sont out à fait adaptables à plusieurs paramètres.
Dans cette partie, seront exposées les techniques courantes mais aussi celles très spécialisées.

 

2.1- Pour les paramètres organoleptiques

Les paramètres organoleptiques sont soumis à une normalisation comme tout critère étudié.
On les caractérise selon des critères uniquement qualitatifs. Il n’existe pas de mesures précises. On parle couleur, de saveur et d’odeur, autant de notion assez subjectives.
Concrètement, on parle des termes suivants.

2.1.a- La couleur

La méthode est simple. On compare notre eau avec une gamme étalon des colorations. Le résultat est exprimé en unités de Hazen : un Hazen correspond à la coloration d’une eau chargée de 1mg de platine et 2mg de chlorure de cobalt par litre.
On utilise une gamme allant de 5 à 70 Hazen de la plus faible à la plus forte concentration.

2.1.b- L’odeur

C’est un paramètre le plus subjectif qui soit mesuré. On travaille en général à cinq personnes, dans l’idéal. Il faut opérer dans une pièce isolée du reste du laboratoire pour éliminer toute odeur étrangère.
On établit approximativement une échelle des intensités d’odeur, par dilution d’étalon. On estime le seuil de perception de l’odeur voulue. On regarde ensuite si l’eau analysée présente une perception d’odeur.
On ne parle par d’odeur particulière mais de groupe d’odeur. A titre indicatif, en voici le détail.

Code

Nature de l’odeur

Description

A

 

Aromatique

Epice, camphre, girofle, citron

B

 

Balsatique

Fleurs diverses

C

 

Chimique

 
 

Cc

Chlore

Chlore libre

 

Ch

Hydrocarbure

Pétrole et dérivés

 

Cm

Médicale ou pharmacie

Iodoforme, phénol, chlorophénol

 

Cs

Sulfureuse

Hydrogène sulfuré

D

 

Désagréable

Goût prononcé

 

Df

Poissons

Uroglenopsis et dinobryon

E

 

Terreuse

Terre ou argile humide

 

Ep

Tourbe

Tourbe

F

 

Fécaloïde

Fosse septique

G

 

Herbe

Herbe écrasée

M

 

Moisi

Cave humide, tiroir humide rarement ouvert

V

 

Vase

Odeur d’étang, herbe ou feuille en décomposition

On remarque bien au travers de ce tableau la subjectivité de tous les indicateurs mentionnés.

 

2.1.c- Le goût

On se base uniquement sur la finesse du sens gustatif du " goûteur ". Les tests commencent sur les dilutions les plus grandes jusqu’à détection d’un goût.
Le local de goûter est réservé à cet effet afin de ne pas créer d’interactions avec d’autres manipulations. Bien rincer la bouche entre deux essais.
Voici une liste non exhaustive et non limitative de goût et de saveur.

Nature de la saveur ou du goût

Remarques

Saveur acide

 

Saveur amère

 

Saveur salée

Sulfates-chlorures

Saveur sucrée

 

Saveur salée et amère

Eau magnésienne

Goût hydrogéno-carbonaté, alcalin

Type eau de Vichy

Goût métallique

Fer, manganèse, cuivre…

Goût chloré

 

Goût d’hydrocarbures

Traces d’hydrocarbures

Goût de mandarine

Oxydation de traces d’hydrocarbures

Goût pharmaceutique

Produits organiques

Goût de chlorophénol

Chlorophénols

Goût de terre

Eaux de zone calcaire

Goût de vase

Eaux des étangs, eaux stagnantes

Goût de marée

Poissons, métabolites de certains organismes du plancton

Goût de moisi

Moisissures, champignons inférieurs, levures

Goût de bouchon moisi

Herbicides, pesticides

Là encore, d’un goûteur à l’autre, il peut y avoir des différences d’appréciation, notamment concernant l’intensité du goût ou de la saveur.

 


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