Rappels : Structure de la plante
Un tissu est un groupe de cellules de même origine et ayant la même fonction. Les tissus se forment à partir des méristèmes, qui sont des massifs de jeunes cellules, dites indifférenciées, et où se produisent beaucoup de divisions. Ils fonctionnent peu de temps, dans le cas des plantes annuelles, ou pendant des années, voire exceptionnellement des milliers d’années dans le cas de plantes pérrenes.
Les méristèmes primaires sont situés à l’extrémité des tiges, des racines ou à la base des feuilles, donnant des tissus primaires et permettent en générale une croissance en hauteur.
Les méristèmes secondaires apparaissent plus tard, soit de l’évolution de méristèmes primaires, soit de la "dédifférenciation" de certaines cellules. Ils produisent des tissus secondaires, en surface ou interne, assurant une croissance en épaisseur.
Certains végétaux n’ont que des tissus primaires, d’autre ont les deux types de tissus. L’agencement des différents tissus permet de déterminer à quel embranchement de la systématique appartient la plante étudiée : fougère, conifère, monocotylédone ou dicotylédone. Les cotylédons sont les parties restantes de la graine après germination, constituant une réserve pour la plante à venir et dont la photosynthèse n’est pas encore optimale. Il existe des plantes qui n’en ont qu’un : les monocotylédones (Orchidées, Iris…), et d’autres qui en ont deux, les dicotylédones (Haricots…). Les premières ne possèdent généralement que des tissus primaires les autres ayant les deux.
Les parenchymes
Ce sont des tissus peu différenciés mais fondamentaux, siège de fonctions élaboratrices de la plante. On en distingue principalement deux :
Parenchyme assimilateur
On l’appelle aussi parenchyme chlorophyllien. Les cellules qui le composent contiennent de très nombreux chloroplastes. On le trouve dans les limbes des feuilles et dans les zones externes de certaines tiges.
Parenchyme de réserve
Les matériaux élaborés par les cellules chlorophylliennes migrent dans ces parenchymes pour y être remaniés et accumulés, soit dans les plastes, sous forme d’amidon, soit dans les vacuoles, sous forme de sucres, ou encore en suspension dans le cytoplasme pour le cas des lipides.
Les tissus de revêtement
Imperméables et résistants, ils sont placés à l’extérieur des organes et les isolent du milieu externe.
L’épiderme
Il recouvre les organes aériens ou immergés. Il est constitué d’une seule couche de cellules vivantes, généralement non chlorophylliennes mais cellulosiques, et assurent la protection des tissus qui se trouvent dessous.
Dans le cas des organes aériens elle est parfois recouverte de la cuticule, constituée de cutine, essentiellement chez les plantes adaptées à la sécheresse car la cuticule limite les échanges gazeux et notamment freine les pertes d’eaux dues à la transpiration. L’efficacité de la cuticule est en fonction de son épaisseur et de sa teneur en cire. L’essentiel des échanges se fait alors par les stomates.
Les stomates
Un stomate est constitué de deux cellules spécialisées dites cellules stomatiques ou cellules de gardes, qui délimitent une ouverture : l’ostiole. Celle-ci met en relation le milieu externe avec le milieu interne de la plante grâce à la chambre sous-stomatique. Les échanges peuvent donc être régulés par l’ouverture ou la fermeture de l’ostiole en fonction des conditions extérieures (Température, degré d’humidité…). L’ostiole est fermé quand les cellules de gardes sont turgescentes, c’est à dire que la vacuole prend toute la place dans la cellule. Mais il doit aussi y avoir ouverture de l’ostiole. Dans ce cas la vacuole se scinde en plusieurs petites vésicules : c’est la dévacuolisation.
Le mécanisme physiologique d’ouverture et de fermeture n’est pas si simple. L’ordre ne vient pas de la plante entière ni même de la feuille mais uniquement de l’état des cellules de la chambre sous-stomatique qui sont couvertes de cuticule et qui transmettent des messages chimiques par l’intermédiaire d’ions Ca2+ et K+.
Le rhizoderme
C’est l’équivalent de l’épiderme mais qui se situe dans les racines. Il ne présente pas de cuticule ni de stomates. Certaines des cellules qui le composent, ou parfois un grand nombre suivant la plante, se prolongent par des poils absorbants.
Suberoïdes, assise subéreuse et suber
Ce sont des tissus constitués de cellules mortes dont les parois sont imprégnées de suberine, substance plus ou moins imperméable provenant de la dégradation des lipides. Le suberoïde est un tissu primaire constitué de plusieurs couches de cellules. On le rencontre essentiellement sur les racines de monocotylédones.
L’assise subéreuse, elle aussi tissu primaire, est présente dans les racines de dicotylédones. Elle assure la protection de la zone pilifère après la chute des poils absorbants.
Le suber est un tissu secondaire provenant du fonctionnement de ce qu’on appelle l’assise génératrice subero-phellodermique qui n’est autre qu’un méristème secondaire (le phelloderme est tout type de tissu qui se situ à proximité de la surface). Cette assise est une rangée de cellules qui se divisent dans un axe perpendiculaire à celui de la croissance et qui donne deux types de cellules. Elle est caractéristique des dicotylédones et des conifères (tiges et racines) mais le cas le plus connu est le chêne liège : le liège n’étant autre que le suber.
Les tissus de soutien
Ils assurent souplesse et rigidité à la plante et on en distingue deux types principaux :
Le collenchyme
C’est un tissu vivant, présent dans les organes jeunes dont la croissance n’est pas achevée, et surtout les organes aériens. Les cellules qui le composent ont des parois plus ou moins épaisses et cellulosiques.
On en distingue trois types en fonction de la répartition de la cellulose : si elle est répartie uniformément sur la paroi on parle de collenchyme annulaire, si elle est épaissie dans les angles il est dit angulaire et s’il est essentiellement sur les faces parallèles à la surface externe on dit tangentiel.
Le sclérenchyme
C’est le tissu de soutien des organes dont l’allongement est achevé. Il est constitué de cellules mortes à paroi épaisse, plus ou moins lignifiée (donc paroi secondaire). Ce tissu est composé de plusieurs éléments :
Les tissus conducteurs
Chez tous les types de végétaux, ou presque, la circulation des sèves brute et élaborée est assurée par un appareil conducteur qui est composé de deux types de tissus.
Le xylème
Il conduit la sève brute, c’est à dire l’eau et les sels minéraux puisés par les racines. Il est constitué de cellules ou de files de cellules mortes dont les parois sont plus ou moins lignifiées.
Chez les fougères et les conifères, le passage de la sève se fait soit par filtration à travers les parois transversales soit par l’intermédiaire de ponctuations (trous) sur les parois transversales et longitudinales, en chicane.
Chez les plantes à fleurs, il se fait, en partie au moins, en continuité du fait de la disparition des parois transversales. Ces différents tubes communiquent entre eux par des ponctuations sur les parois longitudinales.
On distingue le xylème primaire, dont les cellules proviennent de méristèmes primaires et qui est le premier formé et le xylème secondaire, appelé aussi bois, qui est issu de l’assise libero-ligneuse, un méristème secondaire nommé cambium. Des éléments accompagnent ces cellules : des fibres ligneuses, du parenchyme ligneux, vivant, qui forme les rayons ligneux verticaux et horizontaux et les cellules compagnes et sécrétrices.
Le phloème
Appelé aussi liber, il conduit la sève élaborée. Il est constitué de tubes criblés qui sont des cellules vivantes, allongées et disposées en lignes. Leurs parois sont restées cellulosiques et les transversales présentent des plages constituées de pores à travers lesquels circule la sève.
Là encore différents éléments les accompagnent : cellules compagnes, rayons médullaires libériens, cellules sécrétrices et fibres libériennes issues de cellules mortes.
Bien sur, là encore on distingue le phloème primaire du secondaire.