Comment ça marche ?
La radioprotection
La radioprotection
La radioprotection regroupe l’ensemble des règles et des moyens mis en œuvre pour protéger le public et les intervenants de l’industrie nucléaire des risques de la radioactivité. Chaque pays élabore ses lois en conformité avec les recommandations internationales, mais la sécurité repose avant tout sur l’organisation du travail, la formation du personnel et la fiabilité des installations.
La réglementation
La réglementation française est conforme aux directives de la Communauté Européenne qui se fondent sur les recommandations d’un organisme international, la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR). Ces recommandations sont régulièrement actualisées pour tenir compte des nouvelles données scientifiques. Celles-ci sont ensuite transposées au niveau national dans chaque pays sous forme de réglementation et de lois.
Le contrôle de la radioactivité
En France, la DSIN (Direction de Sûreté des Installations Nucléaires),
sous la tutelle des ministères de l’Industrie et de l’Environnement,
examine les demandes d’implantation et d’exploitation et peut demander à
tout moment l’arrêt d’une installation nucléaire.
L’OPRI (Office de Protection contre les Rayonnements Ionisants), sous la tutelle
des ministères de la Santé et de l’Industrie, fait respecter les
normes légales et contrôle la radioactivité dans l’environnement.
Le bureau de Radioprotection, sous l’égide du ministère du Travail
et des Affaires Sociales, est chargé d’élaborer la réglementation
officielle nécessaire à la mise en œuvre de la radioprotection.
Enfin, les opérateurs (EDF, CEA, Framatome) ont leurs propres experts
et contrôleurs. Ils contribuent notamment à la recherche en radioprotection
et radiobiologie.
Protéger les hommes et l’environnement
A EDF, les personnes exposées aux rayonnements reçoivent de faibles doses étalées dans le temps. Il s’agit essentiellement d’exposition externe. Tous les intervenants sont formés à la radioprotection et disposent de protections collectives et individuelles lorsqu’ils interviennent en zone contrôlée. Ils sont formés à une méthode qui vise à maintenir l’exposition à un niveau aussi bas qu’il est raisonnablement possible (Alara : As low as raisonnably achievable). Formés à la radioprotection, ils ont passé un examen d’aptitude physique. De plus, ils subissent chaque semestre un contrôle médical.
L’organisation dans la centrale
Le réacteur, le bâtiment de stockage du combustible, le laboratoire de chimie, la laverie et les installations de traitement des effluents constituent les zones contrôlées. Les locaux y sont classés par couleurs selon le débit de dose et l’accès en est réglementé.
Avant toute intervention en zone contrôlée, la préparation du chantier et le rôle précis de chacun permet de limiter la durée d’exposition. Pendant le travail, la protection collective repose sur des écrans entre les sources et les hommes (murs de plomb, eau de la piscine du réacteur). Chaque intervenant porte des vêtements spéciaux qui seront lavés : tenue, chaussures, gants, tee-shirt, chaussettes et un calot de papier qui sera évacué. Il a aussi un dosimètre personnel, un film sensible développé tous les mois (par EDF pour son personnel et par l’OPRI pour les prestataires), qui détermine son exposition externe cumulée sur un mois. En sortant de la zone contrôlée, chacun passe dans un portique pour détecter une éventuelle contamination. Tout cas probable de contamination interne est examinée au contrôle médical.
Les normes de radioprotection
La réglementation française fixe des limites admissibles pour
l’exposition aux rayonnements :
ces limites sont différentes pour les travailleurs et la population :
Irradiation globale en Sv/an |
Irradiation partielle en Sv/an |
||
Travailleurs catégorie A |
0,05 |
cristallin : 0,15 |
autres tissus : 0,05 |
Travailleurs catégorie B |
0,015 |
cristallin : 0,045 |
autres tissus : 0,015 |
Population |
0,005 |
Les limites étaient conformes aux recommandations de
la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR). La CIPR a publié
une nouvelle recommandation dite CIPR 60 qui abaisse les limites concernant
l’exposition en irradiation globale :
L’Union Européenne a transposé cette recommandation par la Directive 96/29/Euratom du Conseil du 13 mai 1996.
Les installations nucléaires sont conçues pour
assurer la meilleure protection contre la radioactivité. Le confinement
des radioéléments est assuré par trois barrières
(voir 2ème partie).
Tous les éléments entrant et sortant du site (combustible et déchets)
sont traités dans des circuits spécialisés ou conditionnés
pour un transport sûr.
Indépendamment des contrôles effectués par EDF, l’OPRI surveille
la radioactivité dans l’eau, l’air, la végétation et contrôle
les animaux autour du site.