La sûrete : A la conception
La défense en profondeur est une démarche et une méthode de raisonnement, permettant d'examiner l'ensemble d'une installation, tant pour la concevoir que pour l'analyser. Elle repose – pour mieux s'en prémunir – sur la prise en compte de l'éventualité d'un accident. Ainsi, la conception des installations intègre l'éventualité de plusieurs défaillances, techniques ou humaines, et met en œuvre pour les éviter plusieurs " lignes de défense " successives.
Le raisonnement des concepteurs est le suivant :
Les méthodes de conception
Définition du risque acceptable
Certitude : la probabilité d'incident ou accident ne peut pas être égal à 0, quelque soit l'importance des dispositions prises.
Þ Règle retenue : plus les conséquences d'un incident ou accident sont graves pour l'environnement, plus sa probabilité doit être rendue faible.
Termes :
Fréquence = probabilité d'apparition d'un événement par an et par réacteur
Conséquences radiologiques : doses de radioactivité reçues par une personne séjournant deux heurs en limite de site. (On considère la dose reçue par le corps entier et la dose reçue par la thyroïde).
Risque résiduel : risque subsistant malgré toutes les dispositions prises (ex : chute d'un météorite).
On doit respecter, en appliquant les
consignes incidentielles et
accidentielles, des critères de rejet. Incidents et accidentsLes événements
d'origine
"INTERNE"
à la centrale Agressions d'origine
interne (inondation,
incendie,...) On doit assurer les fonctions de sureté
et protéger les systèmes de sauvegarde. Evenement dont on peut
estimer la probabilité
d'apparition (liée à
l'activité humaine)
Ex : chute d'avions,
explosion On doit assurer les fonctions de sûreté
et protéger les systèmes de sauvegarde,
si cette probabilité est supérieure à
environ 10-7 par an, par tranche, et par
fonction de sûreté Les événements
d'origine
"EXTERNE"
à la centrale Evenement dont la
rareté ne permet pas
d'estimer la probabilité
d'apparition (d'origine
naturelle)
Ex : séismes, inondations,
gel, ... On définit un "cas de charge" (ou
"niveau de risque") pour dimensionner
les installations
ainsi
d'où le
Classement des conditions de fonctionnement
|
d'où le
Classement des matériels ou composants
|
Le classement des conditions de fonctionnement
Les diverses conditions de fonctionnement sont réparties en quatre catégories selon leur fréquence estimée. Elles sont précisées dans le tableau ci-après et décrit :
Catégorie |
Désignation et ordre de grandeur de la fréquence f annuelle par tranche |
Conséquences radiologiques |
Impératifs de conception |
Impératifs de fonctionnement |
I |
|
Rejets autorisés par les Arrêtés (rejets étalés sur l'année) |
Dimensionnement :
|
Fonctionnement normal de l'installation (respect des STE) |
II |
Situations perturbées Incidents mineurs de fréquence modérée 10-2 < f < 1/an (une fois par an) |
Rejets autorisés par les Arrêtés (rejet pendant l'incident) Pas d'atteinte des barrières |
Dimensionnement : des protections du réacteur |
Arrêt de la tranche suivi d'un redémarrage immédiat après élimination des causes |
III |
Incidents rares peu probables 10-4 < f < 10-2/an (1 fois dans la vie de la centrale) |
|
Existence des circuits de sauvegarde |
Arrêt de la tranche suivi d'un arrêt éventuel de longue durée pour réparation Pas de contraintes d'accès autour du site. |
IV |
Accidents graves hypothétiques 10-6 < f < 10-4/an (jamais, en principe) |
|
|
Arrêt de la tranche pour une durée indéterminée |
La mise en œuvre de la démarche de défense en profondeur conduit à établir des classifications des matériels mécaniques, systèmes électriques, structures et ouvrages de génie civil qui précisent les exigences à respecter pour ceux-ci, depuis leur conception jusqu'à leur exploitation. Ces exigences figurent notamment dans les Règles Fondamentales de Sûreté R.F.S et dans les Règles de Conception et de Construction R.C.C.
Les matériels classés de sûreté sont ceux qui, dans les conditions de fonctionnement considérées comme plausibles, sont nécessaires pour atteindre les trois objectifs suivants :
Cette notion, plus large que celle de " matériel classé de sûreté ", est définie dans les Règles de Base du Manuel National d'Organisation de la Qualité.
Les matériels IPS comprennent :
Les matériels classés IPS-NC ne font pas nécessairement l'objet d'exigences particulières en matière de conception (sauf, selon le cas, celles qui visent à assurer une disponibilité correcte des équipements concernés).
En revanche, leur exploitation obéit à des prescriptions particulières adaptées à leur importance pour la sûreté, comme pour les matériels IPS.